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Péroline l’immature
Physiquement, elle a toujours ce teint diaphane et ses airs de collégienne égarée dans un monde d’adultes. Hier, elle est arrivée libre au tribunal, camouflée dans son gros anorak foncé, le menton dans le col de son pull rose pâle, ses mains glissant sur son pantalon crème. Surprise par les flashs des photographes et la lumière crue des caméras, elle se faufile comme elle peut. Son trait de maquillage surlignant ostensiblement ses yeux et ses cheveux qu’elle porte désormais longs jusqu’à mi-dos voudraient lui donner une allure plus femme. Cela n’empêche pas Péroline de se sentir perdue dans cette salle d’audience aux hauts plafonds. Elle s’accroche à la manche de la robe de son avocate comme à une bouée de sauvetage, la harcèle de questions et de remarques. Lorsque Me Loescher s’éloigne, elle ne la lâche jamais du regard. Et il y a toujours ce quelque chose de mutin dans ses yeux clairs. Pour cerner le personnage et son parcours, le père, la belle-mère et une tante viennent à la barre. L’enfance chaotique remonte à la surface. La maman qui part sans laisser d’adresse alors qu’elle n’a que 5 ans. Les premiers problèmes de comportements. Les premiers petits larcins. Les placements en internats ou pensionnats successifs. La valse des psychiatres et pédopsychiatres. Jusqu’à la majorité, la relation amour haine avec Stéphane Krauth puis... l’affaire de Bitche. Que la cour abordera sur le fond la semaine prochaine. |
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