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Les retrouvailles judiciaires des "amants terribles" Cordon de CRS, barricades et fouille en règle : le procès de Stéphane Krauth et de son ex-concubine Péroline Garino s’est ouvert hier matin sous haute protection, devant la cour d’assises de la Moselle. Il devrait durer huit jours.
Les deux anciens amants font mine de s’ignorer. On les surprend parfois qui s’observent du coin de l’oeil, subrepticement, comme si chacun redoutait la confrontation oculaire. Stéphane Krauth s’est calé au fond du box, adossé aux boiseries, lèvres pincées et bras croisés. Ses yeux rougis clignotent sans cesse, trahissant une certaine nervosité et une forte consommation d’anxiolytiques. Elle est assise au premier rang, blottie contre son avocate qu’elle semble davantage considérer comme une bonne copine que comme l’auxiliaire de sa défense. Péroline lorgne sur les notes de son conseil, attache ses cheveux, se ravise et les dénoue. Elle a la mine inquiète d’une collégienne qui, n’ayant pas révisé pour l’interro, dissimulerait des pompes dans sa poche ou compterait sur sa voisine. Muraille de papiers, la pile de dossier édifiée par son avocate semble devoir la protéger de son ancienne vie incarnée par cet ancien concubin si proche. Pièces à convictionFace à la cour, adossé à la table des pièces à conviction, incongru : le VTT gris de Karine. La selle, sur laquelle avaient été prélevées des traces de gaz lacrymogène, a été détachée et placée sous scellés. "Je ne m’attendais pas à voir le vélo de ma fille ici...", confiera à la première suspension Mme Édith Schaaff, la médaille de Karine en sautoir. "Le plus difficile, c’est de les avoir en face de soi et d’être obligé de se taire", soupire une tante de la victime. Il est 10h, l’audience peut commencer. Bien, M. Krauth, levez-vous, ordonne le président Kunlin. Je suis Krauth Stéphane, j’ai 23 ans, j’étais intérimaire, se présente-t-il. Très bien, veuillez-vous rasseoir. Ce premier lapsus fait bondir ses avocats. L’accusé a, en réalité, trois ans de plus. Mlle Garino, veuillez vous lever à votre tour. Ben, je m’appelle Péroline Garino, j’ai 22 ans, je suis agent hospitalier mais là, je travaille pas. Le président annonce la couleur : Krauth encourt la perpétuité, "Péroline" ou "la petite Garino" (ainsi l’appellera-t-il désormais) trois ans d’emprisonnement. Six femmes et trois hommes sont tirés au sort pour le jury. La lecture de l’arrêt de renvoi (1h30) est un supplice pour la partie civile. Édith Schaaff, la mère, tamponne régulièrement ses yeux embués. Fabrice, le grand frère, est blanc comme un linge tandis que Robert, le père, se tasse définitivement sur son banc. Le dispositif est en place. À présent, la cour va tenter d’en savoir un peu plus sur la personnalité de ceux que la presse avait surnommés les "amants terribles". |
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