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Marie-Rose, écrasée par la honte
mise en ligne le vendredi 17 février 2006

Cinq ans qu’elle vit recluse dans sa maison, écrasée par la honte du geste de son fils. Marie-Rose Krauth livre dans le désordre les souvenirs d’enfance de son fils Stéphane. L’accusé, visage lisse et impassible, contemple sa mère qui s’efforce de ne pas pleurer. "C’était un pauvre enfant. Stéphane a été délaissé par sa mère. Il a été adopté par ses grands-parents. A la mort de la mamie, nous l’avons adopté à notre tour." En quelques phrases un début de vie chaotique. Très pieuse, elle a tout pardonné, rien oublié. Surtout pas ce jour de la fête des mères où le bambin de 6 ans lui a craché au visage. "C’est normal, il avait honte d’être adopté deux fois." Elle dit sans les dire vraiment, les brutalités dont il aurait fait l’objet de la part de son grand-père, alcoolique. C’était un maître boucher opulent de Mulhouse, dont la rumeur laisse entendre qu’il aurait pu être son père. Des déclarations qu’elle n’avait pas faites au premier procès. Me Welzer réagit, l’accuse d’inventer, de salir la mémoire de l’aïeul. Elle, elle continue. Elle raconte la cruauté des enfants à l’école qui se moquaient du gamin adopté. Elle reconnaît aussi que cet enfant qu’elle a cru possédé, traînait avec lui une souffrance intérieure. "Parfois dans son sommeil il hurlait comme un animal et ça nous faisait peur". Le petit enfant qui ressemblait à un ange à 5 ans, s’est mué en adolescent difficile. Son père, pour se prémunir a tenu un journal dans lequel il consignait toutes ses incartades. Rien de positif là dedans. Juste l’expression du désarroi de parents qui toutes les semaines vont le voir en prison, accomplissant leur devoir de parent comme on porte une croix.

M. R.


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