Sur les voitures, des portraits de Karine souriante ont été collés. Devant le cimetière de Bitche, les visages sont fermés. Puis la trentaine de personnes se dirige vers la tombe de la jeune fille. Un peu avant dans l’après-midi, des prières avaient été dites à Hanviller, où Karine avait été baptisée. Karine, lycéenne bitchoise sans histoire, a disparu le 22 juillet 2001. Il y a un an jour pour jour, elle était percutée par une voiture en zone industrielle de Bitche. Son corps sans vie sera retrouvé le 2 août suivant, en forêt de Mouterhouse.

Un an donc après ce drame, les parents et les proches ont souhaité se retrouver au cimetière de Bitche, autour de la tombe constituée notamment d’un grand coeur brisé.

L’abbé Aloyse Schaff, qui connaissait bien l’adolescente, a béni la pierre tombale. Puis l’assistance a fait de même, dans le silence. Cette cérémonie, simple mais émouvante, hier vers 17 h, a aussi marqué le retour des cendres de Karine vers la dernière demeure. Ces cendres ont été placées dans un globe, tout près de la photo, surplombant ainsi les plaques funéraires et les bouquets de fleurs.

Les parents et le frère de Karine ont ensuite salué les personnes présentes. Un texte témoignant du calvaire de la famille a été lu. M. et Mme Schaaff sont ensuite restés quelques minutes, avec leur douleur, devant l’image de Karine. Puis tout le monde s’est dirigé vers la sortie du cimetière.

La plupart des personnes qui étaient présentes hier adhèrent à l’association Les Amis de Karine : Protégeons nos enfants. Une association qui apporte un soutien à la famille, pose des questions sur le fonctionnement de la justice, veut donner la parole aux parents de victimes et permet de créer des contacts avec les personnes touchées par le drame de Karine.

L’enquête sur le mort de la jeune Bitchoise a connu beaucoup de rebondissements depuis un an. Des rebondissements qui ont accentué chaque fois la douleur des proches. La détresse de la maman de Karine est toujours palpable. Elle qui dit se sentir "vide, arrachée, piétinée." Le travail du juge d’instruction n’est cependant pas terminé. Après les reconstitutions du mois de juin en zone industrielle, d’autres déplacements de justice sont à prévoir. Ils devront aider à la manifestation de la vérité tout en étant des épreuves pour la famille.