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versions contradictoires
mise en ligne le samedi 18 août 2001


Masqué par une couverture et protégé par un gilet pare-balles, Stéphane Krauth, 23 ans, est extirpé d’une voiture de gendarmerie qui vient de le conduire à Sarreguemines depuis son lieu de détention à Metz-Queuleu. Ceinturé par un cordon de gendarmes le jeune homme s’engouffre à l’arrière du tribunal. La scène ne dure que quelques secondes. Mais il n’en faut pas plus pour chauffer à blanc le public des badauds agglutinés au pied des grilles du palais de justice. Cris, insultes, menaces... Une tension déjà palpable lors de l’arrivée de Péroline, 19 ans, quelques instants auparavant. Il est tout juste 9h15 lorsque la jeune maman, elle aussi encadrée par les gendarmes, pénètre à l’intérieur du bâtiment pour y être conduite dans le bureau du juge d’instruction Vincent Raffray.

Les deux protagonistes, qui n’ont plus que pour seul trait d’union, Léa leur petite fille de 3 mois, vont pouvoir confronter leurs versions contradictoires du drame qui s’est noué, le dimanche 22 août, sur une petite route en cul-de-sac de la zone industrielle de Bitche.

La confrontation tant attendue aura duré près de 3 heures, hier matin. Stéphane Krauth puis Péroline ont emprunté vers midi le chemin inverse à celui de leur arrivée. Lui, répond, désormais, d’une requalification de mise examen pour "meurtre suivi, précédé ou accompagné, de viol". Cet acte de procédure fait suite à un réquisitoire supplétif du parquet, arrêté avant la confrontation des deux jeunes gens.

Elle, ressort libre, sans avoir fait l’objet d’une mise en examen.

Procédure

De leur côté, Me Martial Gagneux, le conseil du premier, et Me Frédérique Loescher-Lorioz l’avocate de la seconde se heurtent quelques minutes plus tard, à un mur de journalistes, sur le perron du tribunal. Assaillis, les deux défenseurs brossent sommairement la nouvelle physionomie du dossier, résultant des rétractations faites par Péroline, quelques instants auparavant, dans le bureau du magistrat instructeur. Contre toute attente, la jeune femme a, en effet, infirmé ses précédentes déclarations imputant à son compagnon le viol et le meurtre de Karine. En outre, elle a confirmé, comme l’affirme Stéphane Krauth, être retournée, avec lui, sur les lieux de l’incinération, près de Bitche : "Elle est bien revenue (avec lui NDLR) sur les lieux, dans la soirée de dimanche et dans la journée de lundi (au lendemain du drame NDLR)" relève Me Gagneux. "C’est un retour à la case départ" poursuit-il sur la foi des dénégations de Péroline.

Concernant la requalification de la mise en examen de son client, l’avocat n’y voit qu’un acte de procédure : "Ce qui m’intéresse c’est la qualification de sortie d’instruction, par les qualifications intermédiaires" plaide-t-il.

A l’inverse, Me Frédérique Loescher-Lorioz a minimisé ce nouveau coup de théâtre. Mettant les déclarations contradictoires de la compagne de Krauth au compte "d’un poids dont il est difficile de se libérer", elle admet tout de même "qu’elle est revenue avec lui" à Bitche le soir du drame.

Satisfait d’avoir remporté cette manche judiciaire, Me Gagneux préfère attendre désormais le fruit des investigations en cours : notamment le rapport d’autopsie et les analyses ADN... Autant d’éléments qui devraient précéder la reconstitution.

 


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